3 Janvier 2009
Journal de Bord volume 9 : Salvador da Bahia
Salvador est une ville du Brésil capitale de l'État de Bahia.
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Sa dénomination exacte est São Salvador da Bahia de Todos os Santos, « Saint Sauveur de la Baie de Tous les Saints ». Elle est située au bord de la baie du même nom. C'est le port principal de la région Recôncavo Baiano. Il y a environ deux heures d'avion entre Salvador et São Paulo.
Bahia la Noire, le plus beau fleuron du Brésil colonial, grandit, se transforme, se modernise. Sans pour autant perdre son âme : le charme et les rythmes qui l'ont rendue célèbre.
Jeudi 19 décembre : d’un commun accord avec Elizabeth et Jean-Louis nous avons pris la décision de ne pas continuer cette aventure maritime et humaine, nous rentrerons définitivement en France. Nous leurs sommes très reconnaissants de nous avoir permis d’effectuer cette navigation de 3 mois sur les côtes africaines puis de rallier le Brésil. Nous avions peut être sur estimé notre capacité à vivre ensemble à 4 dans un espace aussi réduit. Françoise aussi a été formidable de m’accompagner dans cette expérience alors qu’elle avait une certaine appréhension devant la longueur de cette absence.
Après quelques rangements et nettoyages, nous allons à la découverte de Salvador en prenant l’ascenseur Lacerda qui nous monte dans la ville haute, et sommes tout de suite fascinés par cette ville d’une grande richesse par ces bâtiments de styles coloniaux et ses habitants en majorités noirs. Nous retenons une chambre dans une pousada « villa Carmo » tenu par un Italien Gian-Luca marié avec une Brésilienne Anna Luz, à l’extremité du Pelourinho dans une petite rue calme. Cette ancienne maison est arrangée avec beaucoup de goût et des meubles anciens campagnards Portugais. Il n’y a malheureusement plus de chambre avec vue sur la mer, mais le petit déjeuner est pris sur la terrasse. Les différentes places qui composent le centre historique sont très animées, petits orchestres de rue, Capoeira, coiffeuse… Nous retournons rua do Carmo où nous avions repéré un concert de Beremboi (instrument à corde de la Capoiera) dans l’igreja do Rosario dos Pretos, ancienne église des esclaves la belle Igreja Nossa Senhora do Carmo e Ordem Terceira do Carmo. Retour a la Marina da Bahia pour le dîner à bord de Mathusalem.
Vendredi 20 : publication sur le blog, séance de Skype avec nos enfants et nous partons en ville. Visite rapide des musées du Pelhourino car ils sont tous fermés samedi et dimanche. Le musée des Carmes est fermé, nous sommes accueillis par un vendeur du bijoutier Stern, qui nous fait visiter le couvent transformé en hôtel 5 étoiles, et fait essayer à Fr. un collier toutes les minutes, pas de chance je résiste. Déjeuner dans un restau Bahianai avec une Fiejado, ragout de viande et poisson avec différentes sortes de haricots. Museu da Cidade intéressant pour comprendre la culture Bahianaise et son origine Africaine. Ensuite le museu Abelardo Rodrigues d’art sacré, puis celui de l’Igreja da Ordem Terceira do Sao Francisco, où nous bénéficions d’un guide passionnant par sa culture, magnifiques meubles en Jacaranda. Pause sur la Praça Terreiro de Jesus, pour déguster une Caipirina et regarder une exhibition de Capoeira. Le soir dîner avec JC et MC de Tao chez Maria Mato Mouro, petit restaurant près de l’église Franciscaines, au 1er étage sur une terrasse fleurie, cuisine brésilienne inventive, excellent Merlot de Sao Francisco (sans le savoir c’est celui que JLdT avait bien apprécié !). Auparavant nous avons assisté sur la Praça Tomé de Suza à un spectacle de Noël, nativité, une forme de comédie musicale, une douzaine de jeunes chanteurs sur une estrade et un cœur composé d’une cinquantaine d’enfants postées aux fenêtres de l’immeuble du fond et comme toujours une musique à vous briser les tympans. Il est minuit, les rues sont encore très animés, nous rentrons dormir dans notre Pousada d’un pas ferme décidé pour réduire les risques d’agression.
Samedi 21 : super petit déjeuner local sur la terrasse, en particulier les mangues, ananas et papayes. Ballade dans le quartier Sao Antonio au bout de la rua do carmo, jusqu’au fort Portugais. Visite de l’église Ordem Terceira do Carmo, pour admirer un christ d’un réalisme étonnant. Puis recherche des boutiques artisanales pour acheter les cadeaux de noëls, beaucoup de choix si l’on compare à l’Afrique. Déjeuner dans un bistro self-service et paiement en fonction du poids de l’assiette. Dans une galerie privée, nous tombons par hasard sur un vernissage d’une exposition hétéroclite, photos, sculptures, peintures… et sommes invités à un cocktail étonnant avec l’intelligentsia bahianaise.
Retour dans la belle église baroque coloniale Sao Franscisco pour assister à un concert de musique contemporaine, jouer par trois Brésilien, mélange d’instruments anciens et modernes créés avec des tubes en PVC, du verre et du métal. Dîner à l’école hôtelière où l’on peut déguster à loisir 30 plats différents de cuisine brésilienne et une vingtaine de desserts aussi succulents, service bien sûr très stylé.
Dimanche 22 : Coup d’œil dans la cathédrale Basilica do Salvador sur la grande place du 15 novembre, départ en taxi pour la péninsula de Bonfim pour voir la grande église de Bonfim d’une richesse inouïe, envahie par des ex-votos, pleine à craquer d’une foule très fervente, d’où l’on jouit d’une belle vue sur Salvador. Puis nous descendons à pieds vers la côte nord de cette péninsule à Ribiera, grande plage avec une suite continue de petits bistros, il semble que tout Salvador ce soit donné rendez-vous ici. C’est une atmosphère populaire, bonne enfant, toujours très bruyante, musique à fond. Quelques belles maisons coloniales, nous faisons des kilomètres et nous nous posons dans un de ces petits bistrots pour prendre une moqueka de poissons. A notre étonnement, sans s’arrêt des vendeurs ambulants nous propose des plats, crevettes, poissons…Impossible de tout finir, cela est bien visible aussi une de ses vendeuses ambulantes nous fait comprendre qu’elle finirait bien nos restes, nous sommes un peu embarrassés par rapport au restaurant, nous demandons l’avis du garçon qui non seulement est d’accord mais installe cette personne à une table avec un couvert et la sert. Elle mange de bon appétit avec un sourire radieux et appelle ses consœurs à partager ce repas, quelle joie pour nous aussi de voir cette scène. Retour en taxi, malheureusement il est trop tard pour aller au fameux marché bahianais Sao Joachim, nous poursuivons jusqu'à la marina et regagnons le Mathusalem pour préparer nos valises. Nous sommes invités par JJ et Danièle à visiter leur bateau un Super Maramu Amel de 16 m, avec tout le confort domestique d’une maison. C’est un bateau mixte voile et moteur, où tout se commande par des boutons et joy-sticks, winchs électriques notamment. Nous commençons à annoncer notre départ du rallye aux différents bateaux, et buvons apéro sur apéro…
Lundi 23: dernières courses au marché Modello, pour faire et se faire des petits cadeaux derniers au revoir aux skippers et équipiers du Rallye. Départ en taxi pour l’aéroport avec 5 énormes sacs de marin, un peu plus de 80 kg. Décollage à 19h, heure locale pour Lisbonne.
Mardi 24 : transfert sur Paris-Orly où nous attends Sibylle avec Aurore.
Cette épisode se termine, avec un plein d’océans et d’expériences de navigation à voile, un plein d’images de fabuleux paysages côtiers et terrestres, riche de rencontres d’hommes et de femmes de tous horizons, d’amitiés à continuer. Encore merci à tous les voileux du Rallye pour leur acceuil et gentillesse et plus particulièrement à Mathusalem.
C’était aussi partir sur les traces de mon père qui après avoir intégré l’école Navale à Brest en septembre 1939 fut évacué avec toute la promotion à bord du cuirassé Richelieu pour une destination inconnue (tenue secrète). Ces jeunes officiers étaient très exaltés à l’idée que l’école était finie et qu’ils allaient être dispersés et embarqués sur les différentes unités de notre Marine invaincue pour poursuivre le combat avec nos alliés anglais. Leurs espoirs ne furent malheureusement pas remplis. Cette destination était Dakar où Papa vécu jusqu’en novembre 1943. Il avait été affecté comme second sur un Aviso, Air France IV, dont les missions consistaient à escorter les navires de commerce dans la zone. Cet Aviso était en fait un bateau civil qui avait été armé, qui appartenait à l’aéropostale et transportait dans les années 30 le courrier au Brésil, Argentine et Chili. Je me souviendrai toujours du jour où Papa m’a montré sa carte Michelin de L’AOF, qu’il avait gardée de cette époque bien précieusement ayant un moment (avant le drame de Mers El Kébir) le projet de rallier les anglais en Gambie, pour que je lui explique mon périple à la voile.
Ce blog, qui m’a demandé beaucoup de temps, s’est révélé un efficace outil de communication, car je n’ai jamais rencontré de difficulté pour l’alimenter, quelque soit la qualité des liaisons Internet utilisées à chaque escale, alors qu’au bout d’un certain temps je n’ai plus réussi à envoyer de mail et quelquefois je n’en recevais même plus. Aussi je compte continuer à publier des articles et des photos sur des sujets qui me tiennent à cœur, des voyages et autres passions...et de les partager avec vous.